Les douves du château s’emplissent…
Asséchées depuis des siècles, les douves du château de Passy s’emplissent à nouveau ces jours-ci. Le ruisseau des Traînes qui les alimentait avant d’être détourné, est en crue. C’est donc par des infiltrations sous terre que l’eau parvient jusqu’aux fossés, comme vous pouvez le voir sur ces photos.
Le pré situé en face du château s’est transformé en lac, ce qui, lorsque le soleil se montre, offre un magnifique point de vue.
Rappel historique et architectural :
Les douves étaient au XVème siècle un élément défensif essentiel du château de Passy-les-Tours. Elles étaient formées de fossés larges et profonds remplis d’eau, creusées de manière à former un obstacle contre les attaques des remparts et autres fortifications. L’usage des engins de siège, comme les tours, les béliers, qui nécessitent l’accès aux murs d’enceinte, était rendu difficile voire impossible pour des fortifications entourées de douves. Autre avantage, l’eau des douves permettait de contrecarrer les tentatives de sape ou de mine, en empêchant de creuser des galeries sous les fortifications.
Le remplissage des douves se faisait en détournant les eaux d’un cours d’eau, d’un étang ou d’un lac à proximité. C’est le cas à Passy, le ruisseau des Traines, déviés maintes fois au cours des siècles, passant à quelques mètres des fossés.
Les douves nécessitaient un entretien constant, pour curer les fonds et les débarrasser des branches ou débris qui auraient facilité leur franchissement.
L’accès à l’intérieur de l’enceinte était possible par l’intermédiaire de ponts légers ou démontables, pouvant être sacrifiés en cas d’invasion, et par des ponts mobiles, comme les ponts-levis.
Perrinet Gressart évoque tous ces éléments dans le décompte des dépenses qu’il a effectuées à Passy : il estime avoir sorti de son escarcelle 30 écus d’or et 32 sous parisis pour la réparation des fossés, des ponts du château et des passerelles de bois.